la véritable politique de G. Collomb, logement social et patrimoine immobilier à Lyon.

Publié le par DAN

 "Des logements sociaux pourraient bien être vendus avant la fin du mois à Lyon. La SACVL, qui construit et qui gère de nombreux programmes immobiliers à Lyon, doit rembourser une couverture d’emprunt de 30 millions d’euros avant la fin du mois de juin. L’actionnaire principal de l’organisme immobilier est la ville de Lyon, à hauteur de 80%. Mais selon l’opposition et notamment l’UMP, c’est une gestion hasardeuse qui serait à l’origine de ces problèmes de trésoreries." Lyon Mag 19/06.

LES CHAPELLES de G. COLLOMB

 

 Le scandale de la SACVL, la perte de 30 millions d'euros, n'est que le révélateur d'une politique libérale et bourgeoise menée par Gérard Collomb à la tête de la Ville de Lyon, du Grand Lyon mais aussi de la SACVL et du Parti socialiste.
La spéculation financière n'est que le pendant d'une spéculation immobilière menée au détriment du patrimoine des lyonnais, l'Antiquaille hier, L'Hotel Dieu demain si nous n'y prenons garde.
En parallèle la gestion de la SACVL montre que les priorités d'investissement ont été décidées au détriment du logement social ce que confirme également le procès engagé par le Cabinet Agnès Dahan-Lévy, partenaire d'opérations sur le domaine privé qui estime sa créance à 26 Millions d'euros.  

Collomb mène la chasse aux milieux populaires
 

A flanc de colline, dominant Vaise et le 9ème arrondissement, 3 bâtiments se dressent au milieu d’un très grand espace vert : la Vallonnière. Les derniers étages ont une vue magnifique sur l’ouest lyonnais. S’agirait-il de la dernière résidence à la mode ? Tout faux : ces 3 bâtiments font partie des HLM de Lyon. Ils ont été construits avec le "1% logement" entre 1962 et 64 pour les travailleurs de l’ex-Rhône Poulenc et autres usines de ce quartier très populaire, à une époque où le métro et le tunnel n’existaient pas encore. Aucun bourgeois n’aurait voulu habiter ce secteur. Aujourd’hui, l’industrie textile a été fermée et délocalisée et a fait place à des activités tertiaires amenant des couches sociales au vote moins risqué. Les maires qui se sont succédés, Noir, Barre et le "royaliste" Collomb, ont pris la précaution de bien neutraliser le quartier en écartant les milieux populaires. La dernière opération spectaculaire en date est la destruction des HLM de La Duchère, quartier situé sur un autre flanc de la colline et désormais remplacé par des logements dont le prix au m2 est prohibitif pour les petites retraites, les smicards et autres rmistes.

Coup de tonnerre

Fin 2004, avec l’aide de quelques copains, un camarade crée le Comité des locataires de la Vallonnière afin de pouvoir faire face à leur propriétaire, la SACVL, société d’économie mixte créée dans les années cinquante par Herriot. Aujourd’hui, la SACVL, dirigée par les sbires de Collomb et du PS (cinq élus siègent au conseil d’administration), gère un parc de 8000 logements pour la ville de Lyon. Fin 2005, une annonce paraît dans le Progrès de Lyon : 445 logements seront démolis dans le 9ème arrondissement. Or, la Vallonnière représente 445 logements ! La création du comité des locataires est tombée à pic. Ni une ni deux, 73 habitants envahissent le conseil d’arrondissement en signe de protestation. Il faut savoir qu’avec les nouvelles dispositions urbaines, raser signifie l’interdiction de reconstruire des bâtiments de plus de 4 étages : donc sur ce site, adieu aux logements sociaux. La politique de Collomb apparaît clairement comme une politique de ségrégation  : chasser les milieux populaires de la cité et changer la sociologie de l’arrondissement.

La résistance s’organise et obtient des résultats

Devant cette résistance inattendue, la SACVL recule. Les négociations dureront quinze mois au cours desquels les habitants vont gagner le maintien de 433 logements et des trois bâtiments. 2 seront rénovés et améliorés et le troisième entièrement reconstruit avec suivi du relogement des habitants et priorité aux retraités, aux immigrés et aux enfants scolarisés. Le comité des locataires va axer toute sa bataille sur la réalité sociale et le vécu des habitants face à des élus de "gauche" déconnectés. Il obtiendra une réduction de 50 centimes au m2 de la hausse prévue des loyers, mais hausse restant importante quand même de 1,3 à 1,8 €/m2 en fonction de l’ancienneté de l’appartement, soit de 72 à 100 € pour un F3. En compensation, ils vont se bagarrer pour faire baisser les charges qui sont à ce jour encore d’un montant pharaonique de 560 000 € au total (dont 200 000 pour le chauffage), soit en moyenne 1260 €/an et par logement. Les mesures d’améliorations décidées sont importantes et participeront à la diminution des charges dues au chauffage  : isolation extérieure, double vitrage, capteurs solaires liés à des cumulus collectifs, portes blindées, rajouts de balcons, nouveaux ascen-seurs… Le plus difficile pour le comité est d’obtenir que le bâtiment reconstruit conserve un caractère social : en effet la SACVL veut que les loyers de cet immeuble deviennent libres. Ils seraient alors portés à 8,20 € le m2, bien trop cher pour des revenus modestes. Qu’à cela ne tienne, le comité obtiendra auprès des élus que 43 logements deviennent conventionnés, c’est-à-dire que le loyer ne puisse dépasser 5,40 € le m2. La bataille n’est pas finie : la revendication actuelle est de conférer aux autres logements un statut semi-libre, c’est-à-dire entre 5,4 et 8,2 € le m2. Mais que d’efforts face à cette municipalité !

Main basse sur la ville

Dans les années soixante, un film italien "Main basse sur la ville" expliquait comment les représentants de la bourgeoisie offraient sur un plateau la ville de Naples aux spéculateurs immobiliers. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la situation sur Lyon. Toutes les opérations immobilières sont de la même veine, au détriment de l’emploi, des services publics et du logement social. Les lieux visés sont superbement placés à flanc de colline ou alors en bordure de fleuve. Deux hôpitaux, l’Antiquaille et Debrousse, et le marché-gare en font les frais au profit d’hôtels et d’immeubles de grand luxe, une poignée de logements dits sociaux faisant l’alibi. Les habitants de la Vallonnière ont eu raison de mettre en échec cette politique anti-sociale. Ils sont là pour nous rappeler qu’il n’y a pas de fatalité à cette imposture de la "gauche" et à la dictature des profits capitalistes, qu’ils soient immobiliers ou autres : la solution est dans la lutte unie.

Pascal Brula
Communistes de Vénissieux
le 27 Février 2009



Lyon : la SACVL acquiert l'hôpital de l'Antiquaille pour 7,1 millions d'euros
Les Echos n° 19169 du 01 Juin 2004 • page 5


La SACVL, société de construction de la ville de Lyon, a été choisie par le conseil d'administration des Hospices Civils de Lyon (HCL) pour acquérir l'hôpital de l'Antiquaille, fermé dans le cadre du plan de restructuration de ce CHU. L'opérateur immobilier qui a déboursé 7,1 millions va y réaliser un programme mixte composé de 8.000m2 de logements complétés par des commerces et d'autres équipements.

Du gazon, pas du goudron !

Publié mardi 29 mars 2005 REBELLYON

La SACVL
est propriétaire des 257 logements que comprend ce quartier. Une rénovation a été lancée, en plusieurs phases : pour la première, le ravalement des façades a été confié à la Cité de la création, qui était également financée pour un mandat de médiation concernant le projet de rénovation. La seconde phase doit permettre de réaménager les espaces collectifs extérieurs, il s’agit de continuer la fresque, de réaliser le ravalement des façades arrière, ainsi que des travaux de voiries et d’éclairage (...)
la création de stationnements pour automobiles (36 places) est prévue en lieu et place d’un terrain engazonné (720 m2 environ), actuellement utilisé en lieu de rencontre, de détente et de jeu par les habitant-es et leurs enfants. (...)
la création d’une clôture est prévue entre ce parking et le terrain de sport municipal situé en contrebas, ce qui créerait une sorte de "ghetto" (correspondant à une politique des élus à la jeunesse, aux sports et à la prévention de la délinquance ?) (...)
Certain-es habitant-es nourrissaient depuis quelque temps déjà l’idée d’un jardin partagé sur le terrain occupé, sans toutefois que ce projet n’ai fait l’objet d’aucune étude ou concertation jusqu’à présent. Or très vite, dès lundi 14 mars et sans avoir engagé une concertation nécessaire - et attendue - sur la base du projet présenté, la SACVL envoie une pelle mécanique pour démarrer la création du parking (arasement du terrain). Apercevant cela depuis leur fenêtre, plusieurs locataires décident de s’interposer illico et menacent de s’enchaîner à l’engin. Un huissier mandaté par la SACVL vient le lendemain et menace nominativement deux fauteur-euses d’une assignation au tribunal. La pelleteuse se retire finalement (...)
 Il apparaît que la SACVL n’a pas tenu ses promesses de transparence avancées lors de sa dernière phase de consultation. En effet, les locataires ignorent toujours le montant des investissements engagés dans la rénovation et ce malgré leurs demandes répétées depuis 3 ans. Une disproportion est évidente entre les investissements extérieurs de maquillage des façades (fresques murales) et les investissements minimes dévolus à l’intérieur des logements, ce qui permet à tou-tes de penser à juste titre que la SACVL initie par cette rénovation un projet de "quartier vitrine" à fort potentiel touristique. (...)

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Publié dans POLITIQUE Lyon

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