Le besoin social-démocrate - en marge du 90° anniversaire du PCF.

Il y a trente ans le Parti communiste faisait valoir son droit à la retraite. L'arrivée de "la gauche" au pouvoir en 1981 n'était pas là tant espérée que celà soit au PCF comme à la CGT qui se trouvèrent surpris sans aucune ambition; j'ai déjà relaté ici ces premiers jours d'attentisme dans les entreprises. Cet echec politique marqua la fin du Parti communiste. Mais à vrai dire le discours confédéral qui voudrait aujourd'hui nous faire patienter jusqu'en 2012 n'est guère différent, et si l'on souhaitait conserver l'avantage des quelques 40.000 adhésions recueillies par la CGT il conviendrait de définir autrement son projet, y compris avec l'Intersyndicale. Aller aux négociations avec des propositions fortes, un plan détaillé sur lequel exiger des réponses précises et des engagements des candidats aux échéances électorales aussi bien cantonales, législatives que présidentielles. Les divisions syndicales sont aujourd'hui absurdes d'autant que l'unification existe au plan européen avec la Confédération européenne des syndicats, que le mur de Berlin et la guerre froide sont derrière nous, divisions qui ne servent que le patronat ou des intérêts douteux d'appareils. Les débats d'orientation peuvent être menés dans chaque secteur d'industrie et les minorités se doter de moyens d'expression sans remettre en cause l'unité. Mais plus encore le syndicalisme doit donner à la France les ressources d'un travaillisme moderne, les hommes et les femmes d'une social démocratie nouvelle ou les orientations seront débattues journellement par des millions de citoyens qu'ils ou elles soient caissière de supermarché, chauffeur de bus, cheminot, gazier, enseignant ou chercheur ou chômeur. Attendre des fractions infimes de l'oligarchie, de quelques déçus du pouvoir qu'ils construisent notre avenir voilà de quoi décourager les populations modestes, alors que nous avons là dans nos syndicats une armée qu'il suffirait de davantage organiser.