Théatre de la vie politique, tragédie grecque ou comedia dell'arte ?

Publié le par DAN

Point - Lyon RoyalDe l'imbroglio en politique.

Il n'y a pas matière plus propice à la confusion, à l'embrouillamini que la politique et tout à la fois nous sommes (encore) en période électorale et face à un certain mouvement social par lequel certains tenteraient à se ré-approprier un destin.

Quand je dis "encore en période électorale" j'exprime une idée fort commune, comprenez bien que si celles-ci représentaient un quelconque danger pour les institutions elles seraient moins fréquemment organisées - et déjà on évoque "la farce électorale" plus proche donc de la Comédia dell'arte que de la Tragédie grecque, et même parfois davantage de "l'art troupier" (DSK, Tron) que du "boulevard" le plus grossier. Dans ces décors parfois successifs, mais plus souvent simultanés, nos ficelles s'entremêlent pour démêler un vrai des faux.

Ainsi comment faire croire que l'on est tout à la fois aux côtés des peuples grecs ou espagnols sans pointer les acteurs de la crise que sont l'Union Européenne et le FMI autant que leurs gouvernements ? Car c'est bien de la soumission de deux gouvernements sociaux démocrates aux injonctions de la finance internationale dont nous parlons.

Comment faire croire que l'on est au côté des peuples des PIGS(a) et refuser de remettre en cause l'euro(b) et la nécessaire construction d'une autre europe sur les ruines de l'Union européenne ?

Ainsi le lien entre les aspirations populaires et le jeu électoral est il réduit à bien peu d'acteurs, parfois les plus méconnus par la scène médiatique, ce qui n'est pas pour nous surprendre, ainsi à droite "Debout La République" de Nicolas Dupont-Aignan et à gauche .. .

Car c'est une autre surprise que de constater que les mobilisations sociales ne suscitent aucun bouleversement électoral, en Grece comme en Espagne, et chez nous au laminage des partis "radicaux", NPA mais encore Parti communiste qui n'auront probablement pas de candidats à la Présidentielle. Je met des guillemets à "radicaux" car aucun des deux ne remettaient en cause l'Ordre Européen. Ne serait ce d'ailleurs pas là, dans la fascination qu'exerce sur eux la social-démocratie (PS et Parti de Gauche), une raison de leurs errements(c) ?

Esseulé, le mouvement social vivrait au rythme d'une tragédie grecque, embarqué pour une longue Odyssée dont il ne connaîtrait encore ni les défis qu'il devra relever, ni les règles de la navigation, ni les rivages qu'il devra atteindre.   

Car nous sommes nombreux à ne voir aucun enjeu dans l'élection présidentielle, ainsi les Confédérations syndicales qui ne mettent en avant aucunes revendications centrales dont elles savent qu'elles ne seraient pas satisfaites et viendraient perturber "le jeu électoral" de quelques "amis" ou au contraire "Lutte Ouvrière"(d) qui n'entend pas voir "le jeu électoral" perturber le bel ordre des revendications.

Il ne conviendrait pas pour autant d'imaginer que nous sortirons indemne de la confrontation des quelques forces réactionnaires ou conservatrices en présence, car l'adhésion d'une part même infime de "l'électorat" suffit à justifier la farce électorale et parce que nous sommes les pigeons dont le mode de cuisson et d'accomodement fait débat.

Mais le mouvement social et la crainte qu'il inspire sont aujourd'hui nos seules armes.

à suivre .. 

(a) Portugal, Italie, Grece, Espagne - les pays "cochons" suivant l'élégant acronyme des traders.

(b) Lire :  La Gauche peut elle réussir avec l'euro ?

(c) Je reviendrais sur ce thème à propos de ma lecture de l'Humanité Dimanche du 1°Juin.

(d) Du 11 au 13 Juin la Fête de Lutte Ouvrière (ici) 

 

   

Publié dans Notes de campagne

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