Otes ta Cagoule ! - ou le passé trouble de l'Oreal (Bettencourt)

Publié le par DAN

Les échos de la Fraternité du Fouquet's

L'affaire Woerth-Bettencourt nous permet de poursuivre notre chemin de découverte à travers les méambres de l'oligarchie - Ici ce sont les liens du fondateur de l'Oréal, mais d'autres aussi dont Michelin, avec l'extrème droite fasciste qui sont mis à jour - la Cagoule, sur quoi je releverais des acions de cette organisation "inter-nationaliste" l'assassinat des frères Rosselini pour le compte de Mussolini.

Sans doute à celà rien de nouveau sur la France des années 30 marquée par une exaspération de la lutte des classes et des nationalismes - on relira toujours de Bernanos "les grands cimetières sous la lune". Mais surtout on s'inquietera de voir aux quatres coins de l'Europe ressurgir de vieilles idées fort massacrantes.

Une chose aura perdurée, sauvée à la Libération, le financement de l'oligarchie par les grandes fortunes - signe d'une permanence républicaine ?   

Le passé sulfureux de l'Oreal

 

Le Courrier - quotidien suisse

COLLABORATION - Dans un ouvrage paru en 1995, Charles Poncet révèle que le fondateur de L'Oréal et son futur gendre étaient partisans de l'Allemagne nazie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne met sur pied dans la France occupée la Propagandastaffel, une structure chargée de la propagande nazie. Elle crée fin 1940 l'hebdomadaire La Terre française, dans lequel un jeune journaliste de 21 ans, André Bettencourt, anime une chronique intitulée: «Ohé les jeunes!» Malgré son titre, cette chronique n'a rien d'innocent puisqu'elle traite les juifs de «pharisiens hypocrites», et ajoute que «pour l'éternité, leur race est souillée par le sang du juste. Ils seront maudits de tous.» André Bettencourt n'est pas qu'antisémite. Il encourage aussi les jeunes Français à dénoncer à Vichy et à la Gestapo «ceux qui pensent différemment». Ces révélations ont été faites en 1995 par l'avocat genevois Charles Poncet dans un petit ouvrage intitulé Nestlé, Bettencourt & les nazis1. «A cette époque, il n'y avait aucune actualité concernant L'Oréal et les Bettencourt. J'avais simplement pris une année sabbatique, ce qui m'a permis t'entreprendre des recherches à Paris et à Berne», explique Charles Poncet. Le Genevois a été mis sur la piste du passé antisémite de L'Oréal par un homme d'affaires israélien, Jean Frydman. En 1989, ce dernier avait été «démissionné» du conseil d'administration de Paravision, une filiale de L'Oréal, afin de satisfaire aux exigences de la Ligue arabe qui frappait de boycott toute entreprise en relation directe avec l'Etat d'Israël.

Des collabos chez L'Oréal
Le jeune André Bettencourt est alors proche d'Eugène Schueller, le fondateur de L'Oréal. Chimiste de génie, inventeur de la première teinture capillaire, Eugène Schueller a mis très tôt son immense fortune au service d'une société secrète de sinistre mémoire, La Cagoule, coupable d'avoir assassiné en 1937 deux socialistes italiens réfugiés en France. Pendant l'occupation, Eugène Schueller participe à la création du Mouvement social révolutionnaire (MSR) d'Eugène Deloncle, une organisation ouvertement pronazie et antisémite, raconte Charles Poncet. Toutefois, Eugène Schueller et André Bettencourt ne manquent pas d'opportunisme. Avant la chute de Berlin, ils se rapprochent de la résistance, d'autant plus facilement que le meilleur ami d'André Bettencourt est un certain... François Mitterrand.
Résultat, le fondateur de L'Oréal et celui qui allait devenir son gendre échappent à l'épuration. Et François Mitterrand devient patron du journal Votre Beauté, magazine féminin vantant la qualité des produits de beauté de L'Oréal. Ce passé collaborationniste n'empêche pas André Bettencourt de faire une brillante carrière politique. Marié en 1950 à Liliane, la fille unique d'Eugène Schueller, il sera député, sénateur, et plusieurs fois ministre, notamment de l'Industrie et des Affaires étrangères. Il est décédé en novembre 2007. L'Oréal n'a pourtant jamais renié son passé nazi. Plusieurs tortionnaires, condamnés à mort à la Libération, comme Jean Filliol et Henri Deloncle (le frère d'Eugène), se sont recyclés dans une filiale de L'Oréal en Espagne.

Certificats de non-judéité à Nestlé
«J'ai écrit à André Bettencourt pour savoir s'il reconnaissait les faits. Il a plaidé l'erreur de jeunesse et exprimé des regrets», souligne l'avocat genevois. Dans son ouvrage, Charles Poncet précise que c'est pendant la guerre, en 1942, qu'Eugène Schueller crée une filiale en Suisse de L'Oréal. Evoquant les liens entre L'Oréal et Nestlé (L'Oréal appartient à la société Gesparal, détenue à 51% par la famille Bettencourt et à 49% par Nestlé), l'auteur de Nestlé, Bettencourt & les nazis rappelle que la multinationale de Vevey s'est empressée d'écrire aux autorités allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale pour souligner «le caractère purement aryen de ses dirigeants», leur fournissant des «certificats de non-judéité». Tout cela pour que l'on ne touche pas aux intérêts de Nestlé en France. I
Note : 1 Charles Poncet, Nestlé, Bettencourt & les nazis, Editions de l'Aire, Vevey, 1995, 35 pages.  

Publié dans AFFAIRE WOERTH

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