Quel autre domaine mieux que l'alimentation mériterait que l'on soit anglophone ? C'est sans doute la reflexion qui a conduit à la création du site europeiste "Reclaim the fields". Mais la faute de goût ne doit pas cacher la forêt des erreurs, et au premier plan placer sous le signe d'une communauté vouée à la mondialisation la souveraineté alimentaire de l'europe. Souveraineté que cette communauté assure à ce jour parce qu'il convenait d'appeler autrefois la politique de la canonière, barques remplacées depuis la seconde guerre mondiale par les "portes-avions". L'on relèvera encore la référence au "village cathare", hérésie religieuse melée de féodalisme, comme lieu du rassemblement, car le monde des européistes est volontiers drapé d'archaismes regressifs transformant la France en villages gaulois à l'image d'une célèbre bande dessinée. Le mouvement "Via Campésina" (José Bové) prend donc le soin d'inscrire une excellente idée dans un cadre qui l'interdit (comme il "interdit d'interdire" les OGM) et l'on pourra s'interroger longtemps encore sur cette volonté d'échec. |
Les jeunes de la Coordination Européenne Via Campesina organisent un campement européen pour rassembler les jeunes et futurs paysans, les personnes avec des projets d'installation, les paysans sans terre et celles et ceux qui veulent reconstruire la souveraineté alimentaire en Europe. Le crise mondiale de l'alimentation, de l'agriculture, du climat, de l'énergie, de la biodiversité et de nos sociétés toutes entières touche des milliards de personnes. Cette crise est étroitement liée au remplacement de l'agriculture paysanne et familiale par des modes de production et de consommation industriels contrôlés par les entreprises multinationales. Alors que des milliards d'euros ont été donnés aux banques ces derniers mois, l'entreprise d'anéantissement de l'agriculture paysanne par les politiques néo-libérales continue. Ces politiques détruisent des modes de vie qui ont prouvé leur capacité à maintenir un lien harmonieux entre les êtres humains et entre les sociétés et leur environnement. En Europe, les forces dominantes ont presque réussi à exterminer totalement la paysannerie en faisant en sorte qu'il soit impossible pour les petits agriculteurs de survivre du travail de la terre et pour les jeunes de s'installer comme paysan. Nous voulons devenir paysans pour reprendre le contrôle de nos vies et pour mettre nos valeurs en pratique. En cultivant la terre, nous exprimons notre engagement vis à vis de nos territoires, de notre environnement et des personnes avec qui, dans notre voisinnage ou dans un lointain pays, nous partageons cette petite planète. De cette façon, nous participons à assurer un futur viable pour les générations à venir. Nous pouvons en finir avec la machine de dévastation en renforcant le mouvement des jeunes paysans et de ceux et celles qui veulent s'installer, en relocalisant l'économie et en utilisant notre créativité pour reconstruire des campagnes vivantes. Il n'y a de futur possible en Europe que si de nombreux jeunes paysans et paysannes peuvent s'installer! Les luttes à mener sont nombreuses: pour l'accès à la terre, pour des prix agricoles rémunérateurs, pour la reconnaissance social du travail paysan, contre la domination du modèle d'agriculture industrielle et pour des politiques agricoles plus justes. Nous voulons nous rassembler pour nous renforcer et ouvrir la possibilité à ceux et celles qui veulent cultiver la terre de le faire. Le campement Reclaim the Fields est destiné aux jeunes paysan-ne-s et à toutes celles et ceux qui souhaitent le devenir. Vous êtes chaleureusement invité-e-s à venir partager vos expériences et s'inspirer de celles des autres. Il y aura de nombreux ateliers, pratiques et théoriques, sur l'accès à la terre, l'agriculture urbaine, les politiques agricoles, l'agroécologie, les alliances producteurs-consommateurs, etc... Si vous souhaitez organiser un atelier, vous êtes les bienvenus: faites-le nous savoir en remplissant le formulaire sur le site web et en nous l'envoyant avant le 15 septembre. Le campement aura lieu sur la ferme collective de Cravirola, dans la Sud de la France. Tous les participants sont invités à prendre en charge son bon déroulement. Chaque jour, une assemblée organisera la vie collective, comme les repas, le nettoyage et les annoncements sur le programme. Une petite contribution vous sera demandée pour le campement (5 euros pour toute la durée du campement) et pour les repas. Pour voir les informations pratiques, merci de visiter le site web: www.reclaimthefields.org | |