Place de l'Emir Abd El-Kader, Lyon.

Publié le par DAN

Une petite place était inaugurée au nom de l'Emir Abd El-Kader en périphérie du quartier de la Guillotière le 8 Septembre 2008, un hommage au nationaliste algérien qui abdiqua devant l'armée française.
Pouvait on adresser plus beau message aux populations immigrées logées là que la mémoire de ce Djihadiste défait ?


Abdication de l'Emir Abd El-Kader

Théologien, poète et homme d’État, élevé dans la zaouia (école religieuse) dirigée par son père, Abd el-Qader ibn Muhyi ed-Din el-Hassani (1808, Mascara - 1883, Damas) a reçu une éducation et une culture théologique et philosophique. Investi du titre d’émir des tribus de l’Ouest algérien en novembre 1830, il s’engage à diriger la résistance contre la conquête française. Proclamant le Djihad (la guerre sainte) en 1832, il organise un État, crée un gouvernement et une armée, lève un impôt, rend la justice.

La guerre qu’il déclare aux troupes françaises va durer quinze ans. Acculé après la chute du sultan du Maroc, l’Emir Abd el-Kader est finalement contraint de se rendre en décembre 1847. Au lieu de l’exil au Proche-Orient qui lui a été promis, il est emprisonné à Toulon, puis à Pau et Amboise.
Durant cette période, il se consacre à l’étude et à l’écriture."
Algériades.com 

"Tocqueville en fin « politique » observait : « Le gouvernement d’Abdelkader est déjà plus centralisé, plus agile, plus fort que ne l’ a jamais été celui des Turcs. Il réunit avec moins de peine un plus grand nombre d’hommes et plus d’argent… Abdelkader a conservé de l’Arabe tout ce qu’il fallait pour exalter ses compatriotes, il nous a pris tout ce qu’il fallait pour les soumettre. » .."
Harkis.info

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"Héros national algérien" sur la plaque inaugurée en 2007 par la Mairie de Paris, il est "Humaniste et philosophe, père de l'Etat algérien" en 2008 à Lyon, dans notre bonne ville il est discrètement mobilisé au secours d'un pouvoir algérien en faillite dont on perçoit mal la place qu'il eut fait à un philosophe humaniste.

".. Le recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne devait poser d’emblée une question cruciale : « Comment ces religions vont vivre entre elles dans le même espace national ? Vont-elles contribuer à la paix et à l’entente sociale, ou au contraire vont-elles alimenter des foyers d’intolérance et d’absolutisation des conflits ? Bref, comment habiter ensemble le même pays, la même Europe ? Est-ce qu’on va vers un choc des civilisations ou vers un dialogue des cultures et des religions ? » L’orateur estime que « quand on lit la vie de l’emir Abdelkader mort en 1880, on trouve curieusement des éléments de réponses à toutes ces questions ».

Citant l’ancien archevêque d’Alger, Mgr Teissier, il devait dire que « le premier dialogue islamo-chrétien du siècle passé a eu lieu en 1841 en Algérie, en pleine période de guerre entre la France et l’emir Abdelkader. C’est l’abbé Suchet, envoyé par Mgr Dupuch alors archevêque d’Alger pour libérer des prisonniers, qui nous a rapporté l’essentiel de son dialogue avec l’emir ». L’engagement de l’Emir dans le dialogue interreligieux, on le voit aussi quand il arrive à Damas en 1860. « Il sauva alors d’une mort certaine plus de 12 000 chrétiens qu’il a pris sous sa protection. Cette démarche de l’Emir lui a valu les honneurs du monde entier. » De la longue et très érudite intervention d’Azzedine Gaci, on peut enfin tirer ce passage évocateur : « Nous vivons à une époque de très profonde complexité. Une période où chaque porteur de foi et de spiritualité doit apprendre à respecter les amours, les sensibilités et la complexité de ceux qui ne partagent pas ma foi ni entièrement ma mémoire, mais avec lesquels je dois immanquablement construire mon avenir car nous vivons ensemble et nous partageons les mêmes responsabilités. » Toujours dans le même souci d’ouverture, on peut extraire des propos du Père Christian Delorme, cette phrase : « Très respectueux des fois juive et chrétienne authentiques, Abdelkader s’est comporté en précurseur du dialogue interreligieux. Homme de profonde piété et de grande sagesse, il reste une figure universelle de spiritualité, une lumière pour tous les hommes. » Le temps d’une soirée, l’Emir Abdelkader a éclairé notre siècle."

El Watan, 2 Mars 2009 - Conférence Débat à l'IEP de Lyon.

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